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Fidèles  à  la  présentation  du  « Dossier  explo-  délégués  syndicaux  de  site  et  d'entreprise ».
               ratoire  de  la  Fédération »,  excluant  de  la   Pour le Comité d'Entreprise pluridépartemental,
               mutualisation les UGG, Guy Lavinal et François   le  procès-verbal  précise  qu'une  « étude  spé-
               Dubeau  se  bornèrent  uniquement  à  préciser   cifique  [était]  en  cours,  étant  entendu  que  la
               que « ces deux Départements, regroupant les      gestion  des  ressources  humaines  [allait]  do-
               Unités  de  Gestion  Globale,  [allaient]  entre-  rénavant  s'inscrire  dans  une  logique  d'entre-
               prendre un inventaire précis des différences de   prise ». Ainsi, afin que les personnels puissent
               procédures et de plannings dans la gestion des   participer  à  cette  réforme  par  l'entremise  de
               prestations  et  des  cotisations,  ceci  afin  de   leurs représentants, « il [était] envisagé, pour ce
               préparer  une  harmonisation  progressive  des   faire,  d'installer  début  1994  une  instance  in-
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               modes de travail » .                             formelle  représentant  les  deux  Comités
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               L’harmonisation des conditions de travail        Direction de la Fédération ».

               Les  deux  caisses,  assez  logiquement,  ne     Si la Fédération n'était pas appelée à jouer le
               connaissaient  pas  des  conditions  de  travail   rôle  d'employeur  unique,  elle  fut  cependant
               exactement identiques. Elles n'étaient pas ou-   l'interlocuteur  unique  du  processus  fusionnel
               vertes aux mêmes jours, l'une préférant ouvrir   pour les représentants syndicaux qui purent s'y
               ses portes le samedi plutôt que le lundi, et les   organiser en comité d'entreprise de fait. Sous
               employés  bénéficiaient  des  mêmes  conven-     son étiquette, les perspectives de mutualisation
               tions  collectives  mais  d’avantages  locaux    des services et des moyens d’y parvenir furent
               différents.  Il  convenait  donc  d'harmoniser  les   donc  définis.  Le  choix  fut  celui  d'adopter  les
               règles  en  matière  de  gestion  du  personnel,   mesures  les  plus  simples  à  mettre  en  œuvre
               « tant au niveau de l'organisation du temps de   pour simplifier l'unification de ces secteurs sous
                                                                                                         er
               travail que des avantages consentis au person-   l'égide de la caisse pluridépartementale au 1
               nel ». Sur la question des jours d’ouverture, les   janvier 1995.
               directeurs  préconisaient  d'ouvrir  la  caisse  le
               lundi  plutôt  que  le  samedi  et  la  question  ne   Mais  après  les  ressources  humaines,  encore
               souleva pas de difficultés majeures.             fallait-il que les caisses harmonisent leurs poli-
                                                                tiques.
               L'enjeu, en matière de lissage des politiques de
               ressources humaines, résidait davantage dans
               l'harmonisation des avantages locaux octroyés    2. L'harmonisation des politiques
               aux  employés.  Plusieurs  scénarios  étaient
               possibles. Afin de réaliser de véritables écono-  Le  « Dossier  exploratoire  de  la  Fédération »
               mies,  les  directeurs  auraient  pu  proposer  de   distinguait  trois domaines  au sein du chantier
               procéder  à  un  nivellement  par  le  bas,  et   d'harmonisation des politiques.
               s’aligner sur les avantages les moins favorables.
               A  l'inverse,  dans  un  souci  de  satisfaction  des   Il constatait, tout d'abord, qu'en matière de ges-
               personnels, ils auraient pu préconiser le nivel-  tion technique, « l'harmonisation des pratiques
               lement par le haut. De façon pragmatique, ils    devrait être relativement aisée, dans la mesure
               proposèrent  la  voie  médiane,  une  harmo-     où  les  différences  majeures  concern[aient]
               nisation  « sur  une  base  moyenne »,  faite  de   essentiellement le calendrier d'appel des coti-
               « concessions  réciproques ».  Cette  solution   sations (…), la politique en matière de remise
               était peut-être là plus sensée, mais elle n'était   de  majorations  de  retard  et  les  dates  de
               pas la plus simple à mettre en œuvre, d'autant   paiement  de  quelques  prestations »  17  .  De
               que les personnels auraient pu ne pas entendre   même, le lissage des pratiques, en matière de
               renoncer à des avantages qui leur convenaient.   prévention des accidents du travail, d'activités
                                                                extérieures et de communication, était envisagé
               C'est  sans  doute  pour  cela  qu'il  fut  décidé   comme relativement aisé à instaurer. Ce n'était
               d'intégrer les instances syndicales au projet dès   cependant  pas  le  cas  de  l'action  sanitaire  et
               sa préparation. Ainsi, lors du Conseil d'Adminis-  sociale,  dont  « la  pré-étude  [s'était]  d'abord
               tration fédéral du 12 octobre 1992, Guy Lavinal   attachée  à  mesurer  l'importance  des  diffé-
               et  François  Dubeau  proposèrent  que  soit     rences entre les deux départements, apparues
               préparée, à court terme, « la mise en place des   comme  relativement  conséquentes  aux Admi-
               futures instances représentatives du personnel :   nistrateurs lors de l'Assemblée Générale, et qui
               délégués  du  personnel  et  C.H.S.C.T.  de  site,   mériteraient  d'être  explicitées  au  regard  de


               16  PV C.A. Fédération, 9 novembre 1993 pour cette citation et les cinq suivantes.
               17  PV C.A. Fédération, 12 octobre 1991.


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