Page 2 - Lettre d'information n°33
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Biographie

                                             Docteur en droit de l’Université Toulouse 1 Capitole, Mathieu PETER
                                             a écrit plusieurs études relatives à l’histoire de la pensée juridique et
                                             de la protection sociale. Il est installé comme avocat à Toulouse.
                                             Il a soutenu en 2009 une thèse intitulée Les orphelinats du Tarn sous
                                             la  Troisième  République,  portant  sur  le  régime  juridique  de  ces
                                             institutions.  Cette  recherche  a  obtenu  le  prix  2010  de  l’Association
                                             française des docteurs en droit (section Midi-Pyrénées) avant d’être
                                             publiée en 2012 aux Presses du Centre universitaire Jean-François
                                             Champollion. L’ouvrage a reçu le prix « Émile Jolibois » 2012 de la
                                             Société des sciences, arts et belles-lettres du Tarn.
              Pour le Comité régional d’histoire de la Sécurité sociale, dont il est membre depuis 2013, Mathieu PETER
              a effectué une étude sur l’histoire de la Mutualité sociale agricole de l’Ariège et est intervenu par de
                                                                                                         e
              « Brèves remarques sur la Sécurité sociale sur les écrans de la télé en Midi-Pyrénées » lors du 70
              anniversaire de la Sécurité sociale.





                            LES ORPHELINATS DANS LE DÉPARTEMENT DU TARN





               INTRODUCTION


               Au début du XIXe siècle, Napoléon entreprend     orphelins pauvres, les articles suivants définis-
               une  réorganisation  complète  de  l’aide  à  l’en-  sant chacune de ces populations. La classifica-
               fance  en  s’inspirant  des  idées  de  l’Ancien   tion  des  enfants  s’effectue  d’après  la  situation
               régime et de la Révolution. Trois textes forment   des  parents :  connus  (enfants  abandonnés),
               la base de ce service public pour un siècle. L’ar-  inconnus  (enfants  trouvés)  ou  décédés
               rêté du 25 vendémiaire an X (17 octobre 1801)    (orphelins pauvres). Le décret impose en outre
               consacre le caractère départemental de l’assis-  à  l’article  4  un  seul  hospice  dépositaire  par
               tance en mettant à la charge de cette adminis-   arrondissement, dans lequel un tour permet les
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               tration les dépenses relatives à l’entretien des   expositions .  Les  arrêtés  préfectoraux  des
               enfants  abandonnés.  La  loi  du  15  pluviôse   4 octobre  et  7 décembre  1811  désignent  les
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               an XIII  (4 février  1805),  qui  reste  en  vigueur   hospices dépositaires du Tarn .
               jusqu’à la loi du 27 juin 1904, confie la tutelle des
               pupilles  aux  commissions  administratives  des   Ce sont les hôpitaux généraux des chefs-lieux
               hospices.                                        d’arrondissement : Saint-Jacques à Albi, Saint-
                                                                Joseph  à  Castres,  Saint-André  à  Gaillac  et
               Enfin  et  surtout,  le  décret  du  19 janvier  1811   Saint-Nicolas  à  Lavaur.  Les  dispositions  rela-
               inaugure une forme  moderne et rationnelle  de   tives à l’éducation des enfants systématisent les
               l’assistance publique à l’enfance, en apportant   méthodes  élaborées  depuis  l’Ancien  régime :
               une  limite  aux  populations,  structures  et  mé-  mise  en  nourrice  des  enfants  en  bas  âge
               thodes concernées. Le texte détermine, dès l’ar-  (article 7), placement en pension à l’âge de six
                    er
               ticle 1 , trois catégories d’enfants « dont l’édu-  ans  « chez  des  cultivateurs  ou  des  artisans »
               cation  est  confiée  à  la  charité  publique » :  les   (article 9),  puis  en  apprentissage  à  douze  ans
               enfants trouvés, les enfants abandonnés et les   (article 17).


              1  Le système (très ancien) du tour d’abandon doit empêcher les infanticides puisqu’il permet de se défaire d’un nouveau-
              né de façon anonyme et définitive. La personne dépose l’enfant à l’extérieur de l’hôpital dans une niche murale prévue
              à cet effet ; une sœur fait pivoter le dispositif afin de recueillir l’enfant à l’intérieur.
              2  Archives Départementales du Tarn (désormais A.D.T.), 3 X 18, Arrêté préfectoral du 7 décembre 1811 concernant les
                                                                                 er
              enfants trouvés, et portant désignation des hospices où ils seront reçus à partir du 1  janvier 1812 ; 3 X 19, Arrêté
              préfectoral du 4 octobre 1811 relatif aux enfants trouvés et abandonnés.

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