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Chaque site devait donc conserver un directeur    chaque département, d'installer un président ou
               spécialisé  dans  certaines  fonctions.  Dans  le   un président délégué, un vice-président ou un
               Tarn étaient réunis les services du département   vice-président délégué, et un directeur général
               fonctionnel  de  la  protection  sociale  et  des   ou un directeur général adjoint. Cette instance
               moyens généraux, l'Aveyron centralisait les dé-   de  six  élus,  appuyé  par  la  Direction  générale,
               partements comptabilité, ressources humaines      constituait un Comité de pilotage (COPI) qui, en
               et communication. Le Lot se voyait investi de la   fait, avait vocation à assurer les fonctions habi-
               maîtrise  d'ouvrage  dans  le  domaine  santé  du   tuellement  dévolues  à  un  bureau  de  conseil
               logiciel AGORA (logiciel informatique santé  de   d’administration.
               l’institution MSA) et des fonctions de contrôle in-
               terne et de gestion. Cependant, cette répartition   La saisie des opportunités en question
               ne  devait  pas  être  d'une  rigidité  complexifiant
               l'entreprise  de rapprochement  et  il  était  admis   Pourtant, là où l'organigramme de direction re-
               que ces services pouvaient être exclusivement     tenu pour la Caisse Tarn-Aveyron traduisait une
               ou, a minima, essentiellement basés sur l'un des   volonté  de  saisie  des  opportunités  celui  de  la
               sites.                                            caisse Tarn-Aveyron-Lot  faisait  apparaître  une
                                                                 situation différente. En 1995, l'équipe de direc-
               Comme lors de la fusion Tarn-Aveyron, le prin-    tion était composée d'un Directeur général, Guy
               cipe de spécialisation des sites ne devait pas se   Lavinal, assisté d'un Directeur général adjoint,
               faire  au  détriment  de  l'impératif  de  « prise  en   François Dubeau, et de deux directeurs adjoints,
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               compte  de  la  situation  des  hommes »   et  du   Jean-Marc Cazals et Monsieur Alquier qui devait
               « principe de ne pas imposer de mobilité géo-     prendre  sa  retraite  en  même  temps  que  Guy
               graphique, qui conduit, pour la création et le ren-  Lavinal. A terme, au gré des départs en retraite,
               forcement de services communs, à gérer l'évo-     chacun devait assurer les fonctions qui se libé-
               lution prioritairement avec le personnel en place   raient au degré qui lui était supérieur. En 1990,
               sur le site d'implantation du service ». Dans ce   Jean-Louis  Bonnet  fut  nommé  directeur  de  la
               cadre, « le personnel qui occupait des fonctions   caisse du Lot. Or, là où la différence d'ancien-
               déplacées éta[it] redéployé sur son propre site   neté  entre  MM.  Alquier,  Jean-Marc  Cazals,
               d'implantation ». Le corollaire de la non mobilité   François  Dubeau  et  Guy  Lavinal  permettait  la
               géographique était donc la nécessaire « trans-    saisie  d'opportunités,  la  proximité  d'âge  entre
               versalité des métiers ».                          Jean-Marc Cazals et Jean-Louis Bonnet aurait
                                                                 pu poser problème.
               Du point de vue politique, décision fut prise de
               ne  pas  confier  l'intégralité  des  fonctions  de   Mais, il convient de rappeler que des engage-
               représentation au président compte tenu de l’im-  ments  avaient  été  pris  en  amont  de  la  fusion
               portance de la caisse en dimension et surtout de   Tarn-Aveyron à l’égard de ses initiateurs et les
               la nécessité de garder une relation de proximité   responsables  politiques  élus  entendaient  res-
               avec  une  pluralité  d'acteurs.  Selon  Jean-Marc   pecter  ces  engagements,  y  compris  dans  le
               Cazals, il était impossible pour les élus d'imagi-  cadre de ce rapprochement avec le Lot. Jean-
               ner un président qui soit l'interlocuteur unique de   Marc Cazals succéda donc à François Dubeau
               plusieurs préfets, conseils généraux et de l'en-  et  Jean-Louis  Bonnet  accepta  cette  situation,
               semble  des  organisations  agricoles  des  trois   d’autant  qu’elle  s’accompagnait  d’une  respon-
               départements. Un mode de gouvernance poli-        sabilité  de  directeur  général  adjoint  au  sein
               tique original fut donc institué confiant les fonc-  d’une des MSA parmi les plus  importantes de
               tions  de  représentation  politique  départemen-  France, et d’une large délégation du Directeur
               tales  à  un  président  délégué,  appuyé  par  un   général. Comme cela avait été le cas aupara-
               vice-président émanant du collège des salariés,   vant, cette solution prise en amont était un pré-
               ce qui permettait de garantir la prise en compte   requis nécessaire permettant la participation de
               de l'identité départementale.                     tous  au  processus  de  fusion  sur  des  bases
                                                                 saines  de  confiance  mutuelle,  laquelle  fut  pa-
               L’entreprise pluridépartementale à présence       tente, comme le démontre par la suite l’entente
               départementale forte                              des intéressés.

               Comme lors de la fusion Tarn-Aveyron, la réali-   L’influence des Unités de gestion globale
               sation du projet ne se fit pas au détriment de la
               prise  en  compte  de  l'identité  départementale.   Pour la mutualisation des services, les travaux
               Bien  au  contraire,  l'enjeu  était  de  créer  une   préparatoires montrèrent que l'organisation ini-
               « entreprise pluridépartementale à présence dé-   tiale  des  deux  caisses  était  assez  homogène.
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               partementale  forte »  .  L'idée  était  alors,  pour

               57  PV C.A. Tarn-Aveyron, 27 mars 2006 pour cette citation et les trois suivantes du paragraphe.
               61  PV C.A. Tarn-Aveyron, 8 juin 2006, « Charte fondatrice de la MSA Tarn-Aveyron-Lot ».


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