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Avant-propos du Directeur général de la Caisse primaire d’Assurance Maladie




                                       « La science sociale a presque horreur de l’évènement. Non sans raison : le
                                       temps court est la plus capricieuse, la plus trompeuse des durées. »

                                       Ouvrant  cet  avant-propos,  j’emprunte  à  l’historien  et  académicien  français
                                       Fernand Braudel, cette phrase qui d’une certaine façon, donne à mesurer le
                                       singulier exercice de dialectique auquel était convié l’étudiant rédacteur des
                                       pages qui suivent.

                                       Et en effet : faire récit de plus de deux décennies d’histoire de cet important
                                       organisme social du territoire français que représente la CPAM de Haute-
                                       Garonne, avec pour matériau d’observation et d’analyse les quelques milliers
               de pages des procès-verbaux de ses conseils d’administration, était pour résumer beaucoup les choses,
               la mission qui incombait à Dimitri Chaminade, étudiant en histoire du droit, qui est l’auteur des lignes qui
               suivent.
               Qu’il en soit ici sincèrement remercié, et félicité.

               A travers ces seuls « événements », d’une teneur elle aussi singulière, partielle, et par ce fait-même
               forcément  réductrice,  l’angle  de  vision  qui  lui  était  imposé  ne  pouvait  ni  entièrement  refléter,  ni
               exhaustivement embrasser toutes les facettes de ce focus sur un « temps court » de notre service public
               territorial.

               Mais signaler ces réserves, rappeler ces limites, ne retire rien, bien au contraire, à l’intérêt de l’étude
               réalisée.

               Il faudrait, pour penser cela, vouloir méconnaître le rôle unique, riche autant qu’il est complexe, que
               constituent la vie démocratique, les débats souvent, les joutes parfois, les divergences ou les consensus
               mais au final les nécessaires arbitrages décisionnels qu’appelle, au fil du temps le modèle français du
               paritarisme, dans la gestion et les orientations stratégiques d’une caisse d’assurance maladie.

               Il faudrait, pour penser cela, décider d’écarter d’un inopportun revers de main les enseignements que
               cette étude révèle, en filigrane, sur l’évolution des jeux d’équilibres au plan des prérogatives de gestion
               partagées entre conseils et directions d’organismes sociaux.
               On  observera  notamment  les  déplacements  de  lignes  qu’ils  ont  connus,  de  ce  point  de  vue,  sous
               l’influence des poussées législatives successives ; et l’on pourra tout particulièrement apprécier la façon
               dont les femmes et les hommes qui en étaient investis s’en sont emparés.

               Toutes circonstances qui au fil des ans donnent un témoignage vivant et vivace à la fois – nous sommes
               à Toulouse en terre cathare - des incessantes transformations qui caractérisent ce qu’il est convenu de
               désigner sous le terme, lui-même d’ailleurs controversé, de gouvernance de la Sécurité Sociale.

               En cela encore, ce témoignage parfois pointilliste, souvent très incarné, est indiscutablement précieux.
               Car « les hommes font l’histoire, mais ils ne savent pas l’histoire qu’ils font », disait un autre prestigieux
               historien, Raymond Aron.

               Mes  chaleureux  remerciements  vont  en  conclusion  à  Michel  Lages,  inlassable  Président  du  comité
               régional d’histoire de la Sécurité Sociale, sans l’experte volonté duquel cette nouvelle réalisation n’aurait
               sans doute pas vue le jour.



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                                                               Directeur général de la CPAM de Haute-Garonne








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