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pervers  apparaissent,  et  que  les  proposi-  l’application  de  cette  notion  soit  évacuée.  La
                  tions de la Mutualité Sociale Agricole, en vue   Caisse  départementale  se  fait  alors  le  récep-
                  de les corriger, n’ont pas toujours été prises   tacle des demandes formulées par les délégués,
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                  en compte par les Pouvoirs Publics  ».        pour lesquelles les administrateurs adoptent la
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               Ce qui pose alors un problème à la Caisse des    l’unanimité.
               Hautes-Pyrénées est moins la lettre de la loi que
               le  refus  des  pouvoirs  publics  d’accepter  les   La  représentation  ne  suffit  toutefois  pas.  La
               doléances de la MSA.                             Caisse des Hautes-Pyrénées est alors amenée
               Si les questions de retraite et de cotisations po-  à dépasser le cadre légal pour proposer à ses
               sent tant de soucis à la Caisse départementale,   adhérents  une  politique  locale  adaptée.
               c’est parce qu’il s’agit de problèmes qui touchent   L’Assemblée Générale de 1958 représente une
               directement  la  situation  locale.  La  situation   nouvelle fois un exemple éloquent. Face à une
               démographique et le vieillissement de la popula-  protection sociale jugée insuffisante, l’adminis-
               tion  posent  le  problème  de  supporter  d’impor-  trateur Pujolle entretient  l’Assemblée  du projet
               tantes cotisations et celui d’offrir aux agriculteurs   de création d’une Caisse d’Assurance Sociale
               une retraite – et, de manière plus générale, une   Facultative  pour  les  exploitants  agricoles .
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               vie après les années de labeur – digne.          L’Assemblée approuve alors unanimement cette
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               Les  constatations  et  les  demandes  formulées   teurs sont, lors de cette réunion, félicités pour
               aux Caisses centrales ou au gouvernement font    cette création : « Dans les Hautes-Pyrénées, la
               partie du rôle de représentation de la MSA. Elle   Mutualité  accomplit  une  belle  œuvre.  C’est  à
               se fait l’écho des plaintes et des craintes de ses   l’honneur de son Président, de son Directeur, et
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               adhérents et essaie de les faire entendre. Tou-  de son Conseil d’Administration  ». La mesure
               tefois, ce rôle de représentation n’est pas tou-  est saluée et permet à la Caisse départementale
               jours  suffisant  pour  améliorer  la  situation  des   de s’engager en faveur d’une meilleure protec-
               agriculteurs.  Aussi,  la  Caisse  des  Hautes-  tion de ses adhérents. Il semble d’ailleurs que
               Pyrénées a-t-elle opté pour un certain nombre    cette  politique  ait  porté  ses  fruits  puisqu’en
               de mesures dépassant le cadre strict de la loi.   1962,  l’Assemblée  Générale  fait  mention
                                                                d’« une amélioration substantielle de la protec-
               b) La volonté de dépasser les insuffisances      tion des agriculteurs 100  ».
               légales
                                                                Les mesures locales dépassant le cadre légal ne
               La première manière d’agir est la représentation.   résident  pas  nécessairement  dans  la  mise  en
               Elle consiste à faire remonter au gouvernement   place  de  caisses  ou  d’assurances.  Elle  peut
               ou aux Caisses centrales les problèmes rencon-   également relever de la compréhension et de la
               trés  par  les  agriculteurs  du  département  avec   tolérance de la Caisse départementale. C’est en
               l’application des lois nationales.               particulier le cas, en 1958, à la suite de dégâts
               À titre d’exemple, il est possible de mentionner   causés  par  de  fortes  chutes  de  grêle  dans  le
               l’Assemblée  Générale  du  26 octobre  1958  du-  département 101 .  La  République  des  Pyrénées
               rant laquelle il est question de l’inaptitude au   consacre, la même année, un nombre important
               travail .  L’administrateur  Humenry  soumet  à   de ses parutions à la grêle, qui est particulière-
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               l’Assemblée une résolution  qui fait état, au tra-  ment violente cette année. Or, lors de l’Assem-
               vers des plaintes des délégués cantonaux, des    blée  Générale,  un  mutualiste  –  qui  n’est  pas
               problèmes  de  définition  et  d’application  de  la   nommé  –  intervient  pour  souligner  les  impor-
               notion d’inaptitude au travail. Ces délégués sou-  tants dégâts causés par la grêle dans les com-
               haitent :  la  possibilité  d’assimiler  l’activité  des   munes  de  Trie-sur-Baïse  et  de  Castelnau-
               petits exploitants familiaux – qu’on rappelle très   Magnoac. Il demande la possibilité d’une exoné-
               présente  dans  le  département  des  Hautes-    ration  de  cotisation  pour  les  adhérents  de  la
               Pyrénées – à celle des salariés afin qu’ils puis-  MSA de ces communes en raison des difficultés
               sent  bénéficier  de  la  même  protection  qu’eux   inhérentes à ce genre de catastrophes. L’admi-
               quant à l’inaptitude au travail ; que soient établis   nistrateur  Bazeillac  intervient  ensuite  pour
               des critères clairs permettant cette assimilation   proposer que l’indemnité de 50 % sur la prime
               et enfin que toute équivoque dans la définition et   d’assurance contre les calamités couverte par le


               95  P. V. de l’Assemblée Générale du 9 octobre 1992.
               96  P. V. de l’Assemblée Générale du 26 octobre 1958.
               97  Annexe I, Ibid.
               98  P. V. de l’Assemblée Générale du 26 octobre 1958.
               99  Félicitations émanant de M. de Warren, délégué des Caisses centrales ; in Ibid.
               100  P. V. de l’Assemblée Générale du 30 septembre 1962.
               101  P. V. de l’Assemblée Générale du 26 octobre 1958 pour cette note et les deux suivantes du paragraphe


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