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quait que Guy Lavinal devait assumer les fonc-    vis notamment des Pouvoirs Publics, des Col-
              tions de Directeur de la Fédération, puis de la   lectivités Locales et des Organisations Profes-
                                                                           60
              Caisse pluridépartementale ; François Dubeau      sionnelles »  .  La  Fédération  devenait  donc
              étant nommé Directeur Délégué, et Jean-Marc       l'interlocuteur des Caisses adhérentes avec les
              Cazals  Secrétaire  Général.  Et,  le  document   instances politiques, entendues au sens large
              précisait : « au départ à la retraite de Monsieur   puisque les instances syndicales y étaient inté-
              LAVINAL,  en  principe  concomitant  avec  celui   grées.  L'idée,  ici,  était  celle  présente  dans  le
              de  Monsieur  ALQUIER,  Monsieur  DUBEAU          rapport  « MSA  2000 »  qui  faisait  dépendre  la
              [serait]  nommé  Directeur  Général,  Monsieur    survie du régime MSA de sa capacité à peser
              CAZALS,  Directeur Général Adjoint »  . Avant     politiquement dans le tissu administratif et poli-
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              même que la Fédération  ne soit créée, et s'il    tique local. La Fédération devait donc permettre
              restait  des  doutes  quant  à  la  présidence,  la   aux caisses adhérentes de peser en augmen-
              place des agents de direction, elle, avait déjà   tant  leur  poids  politique,  afin  de  pouvoir  se
              été arrêtée.                                      revendiquer  légitimement  comme  interface
                                                                communicationnel privilégié entre les pouvoirs
              Cependant, si le rôle du projet de convergence    publics et le tissu local rural. Mais en matière de
              était  de  figer  la  volonté  et  l'accord  de  ses   choix politiques internes, elle avait également
              auteurs sur certains points, il ne liait pas formel-  vocation à « coordonner l'activité des Caisses
              lement les caisses intéressées. Ce n'était pas    adhérentes » , et était donc appelée à exercer
                                                                           61
              un contrat stricto sensu. Mais cela ne signifie   un pouvoir effectif sur ces caisses et ne pas être
              pas  qu'il  n'avait  aucune  valeur.  Comme  le   qu'une  structure  consultative.  C'était  une
              rappellent  Jean-Marc  Cazals  et  François       instance de direction qui devait lier le destin de
              Dubeau, les hommes qui participèrent à cette      ses membres. Elle aurait ainsi permis le lissage
              réforme étaient des hommes pour qui la parole     des  différences  qui  gênaient  le  passage  vers
              donnée avait une réelle valeur. Les accords qui   l'unification. En fonction de l'interprétation don-
              avaient été donnés lors de la phase de réflexion,   née à cette compétence, elle pouvait donc se
              lorsque la convergence n'était encore qu'à l'état   voir  dotée  d'une  faculté  d'ingérence  dans  la
              de projet, devaient lier le futur de la réforme.   gestion des caisses. Cela ne posait cependant
              Si ces questions préalables étaient importantes,   pas  problème,  eu  égard  au  fait  que  les
              elles ne permettaient pas de définir avec préci-  membres  de  son  conseil  d'administration
              sion l'usage qui allait être fait de la Fédération.   étaient  également  les  membres  des  bureaux
              Les acteurs de la réforme décidèrent donc de      des  caisses  adhérentes.  La  Fédération  avait
              lui  confier  d'importantes  compétences  poten-  donc  un  pouvoir  de  direction  potentiellement
              tielles, mais, en réalité, celles-ci ne crûrent pas.    important. Enfin, elle devait mener la réflexion
                                                                politique sur le devenir de ses membres et avait
                                                                pour  compétence  exclusive  de  « procéder  à
                                                                toutes  études,  établir  tous  projets,  formules,
              2.  Objet de la Fédération : de larges            tous  avis  et  suggestions,  procéder  à  toutes
                  compétences en question                       informations sur tous problèmes d'intérêt géné-
                                                                ral concernant la Mutualité Sociale Agricole » .
                                                                                                       62
              L'objet  de  la  Fédération  était  potentiellement   La  Fédération  était  donc  dotée  d'importantes
              très vaste. En effet, en application de l'article 3   compétences  exclusives.  Néanmoins,  ces
              des statuts, celle-ci pouvait se voir investie de   capacités politiques ne dépossédaient pas les
              nombreuses compétences.
                                                                caisses  adhérentes  de  tous  leurs  pouvoirs.
              L’importance des compétences politiques           Certes, dorénavant, la Fédération allait occuper
              de la Fédération                                  les fonctions d'interlocuteur politique au sein du
                                                                monde  rural,  et  déterminer  les  grandes  ten-
              Plusieurs  des  pouvoirs  qui  relevaient  de  son   dances organisationnelles de ses membres.
              objet  étaient  de  nature  politique.  Ainsi,  en
              matière  de  communication  politique  avec  les   Mais, au 13 avril 1991, les caisses du Tarn et
              structures externes, elle était chargée de « re-  de  l'Aveyron  conservaient  d’importants  pou-
              présenter les intérêts communs de la Mutualité    voirs  pour  leur  gestion  et  leur  administration
              Sociale Agricole dans la circonscription, vis-à-  quotidienne.





              59 Monsieur Alquier était directeur adjoint. PV C.A. Tarn, Projet de convergence, 14 février 1991.
              60 PV A.G.C. Fédération, 13 avril 1991, Statuts de la Fédération Tarn-Aveyron.
              61 Ibidem.
              62 Ibidem.


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