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Le second point du projet d’organisation de l’échelon local a pour but « que la formule accidents du
           travail limitée aux risques graves et qu’une formule d’assurance facultative soient étudiées et appliquées
           aux exploitants agricoles et aux membres de leur famille non-salariés ».

                 Cette assemblée générale vise aussi à entériner l’arrêté du ministre de l’Agriculture tendant à nom-
           mer le Comité d’Administration provisoire des Caisses Mutuelles d’Assurances Sociales et d’Allocations
           Familiales Agricoles du Gers. Auguste Sempé est nommé président et Gaston Saint-Avit vice-président.
                 L’échelon local aura donc pour mission de représenter la profession agricole et aussi de dévelop-
           per la protection sociale de cette population. Mais comment va-t-il être organisé ? Cette question est
           abordée dès la séance du conseil d’administration du 27 mai 1950 préparant l’assemblée générale du
           28 mai. Aussi, « en vue d’organiser dans le département du Gers l’échelon local de la Mutualité Sociale
           Agricole, l’Assemblée Générale décide de créer :

                    1)  Dans chaque commune ou groupes de communes une Commission communale de la
                       Mutualité Sociale Agricole ;

                    2)  Dans chaque canton une Commission cantonale de la Mutualité Sociale Agricole » .
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                 Le nouveau Bureau est élu au début de l’année 1950. Les résultats sont proclamés lors du conseil
           d’administration du 22 avril 1950. Sempé est reconduit comme président. S’en suivent quatre vice-prési-
           dents : Alexandre Baurens (alors député du Gers), Gaston Saint-Avit, Théodule Cantaloup et Raymond
           Saint-Martin (du premier au quatrième).
                 La mutualité agricole du Gers apparaît, suite au développement de l’échelon local, comme l’une des
           plus importantes en France. Les personnalités qui participent à ses assemblées générales le prouvent.
           Lors de celle du 28 mai 1950, Gabriel Valay, ministre de l’Agriculture, est présent. L’assemblée géné-
           rale du 6 mai 1951 est présidée par le préfet du Gers. L’assemblée générale du 25 mai 1952 compte
           parmi les personnalités invitées le préfet du Gers ainsi que M. Boujau, président national de la Mutualité
           Agricole. Celle du 6 juin 1954 a attiré le préfet, mais aussi le Secrétaire général de l’Union des Caisses
           Centrales de la Mutualité Agricole (Alain de Vignemont), les parlementaires et conseillers généraux, les
           chefs de services du département, les présidents et membres de la Chambre d’Agriculture, les représen-
           tants des syndicats C.G.A. et F.N.S.E.A.



                 La Confédération générale de l’Agriculture est créée suite à la suppression de la Corporation pay-
           sanne. Elle a été voulue par Tanguy-Prigent . « Dans l’esprit de ses créateurs, La C.G.A. devait être le
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           pendant de la C.G.T. et réaliser enfin une union démocratique de toutes les tendances de la paysanne-
           rie » . Elle est l’héritière de la Société des Agriculteurs de France, dont le siège est situé rue d’Athènes
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           (c’est pour cela que l’on parle d’une opposition entre la « Rue d’Athènes », représentée par la S.A.F.,
           et le « Boulevard Saint-Germain, représenté par la Société Nationale d’Encouragement à l’Agriculture).
           La S.A.F. réunit, à partir de 1867 des sociétés et comices regroupant surtout de grands propriétaires
           fonciers de la noblesse, souvent citadins. Ce mouvement est marqué par son conservatisme. La S.N.E.A
           est créée pour contrebalancer l’influence de la S.A.F. Au milieu du XX , la C.G.A. est opposée à la Fédé-
                                                                              e
           ration nationale de la Mutualité, du Crédit et de la Coopération agricoles (F.N.M.C.C.A.). S’il faut parler
           de la C.G.A., c’est parce que la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles est initiale-
           ment créée en 1947 au sein de la C.G.A. Les deux syndicats sont donc très liés, la C.G.A. englobant
           alors la F.N.S.E.A. Du reste, leur point de vue est le même concernant la neutralité politique. Toutefois,
           celle-ci « n’est qu’apparente puisque M. Blondelle est passé de la présidence de la F.N.S.E.A. à celle
           de l’Assemblée permanente des Présidents de Chambres d’Agricultures […] et que leurs rapports sont
           meilleurs avec les coopératives de « droite » qu’avec celle de « gauche » » .
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           90  PV CA de la C.A.D.A.F., 27 mai 1950.
           91  Ministre de l’agriculture du gouvernement de Gaulle (du 4 septembre 1944 au 26 janvier 1946 puis jusqu’au 22 octobre
           1947)
           92  MENDRAS (Henri), « Les organisations agricoles et la politique », in Revue française de science politique, 5e année, n°4,
           1955, p. 739.
           93  Ibid., p. 740.


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